HISTOIRE GEOLOGIQUE DU MORVAN

OROGENESE VARISQUE

Structure de la chaîne varisque

Le Morvan situé dans la partie nord-est du Massif Central français est au cœur de la zone centrale de la chaîne hercynienne ou varisque. Depuis ses premières descriptions [REF], la structure profonde de cette chaîne qui s'étend à travers l'Allemagne, la Belgique et la France est mieux connue, déduite des profiles sismiques [REF], ainsi que la chronologie des événements tectoniques et magmatiques [REF].

La chaîne varisque présente une relative symétrie de part et d'autre de sa zone centrale. Du nord au sud se succèdent les domaines suivants :

Structure de la chaine varisque

 

Evolution de l'orogenèse varisque en Europe occidentale

L'application aux séries anciennes des concepts pétrologiques mis en évidence dans la genèse des suites magmatiques liées aux divers sites géotectoniques définis par la tectonique des plaques, la possibilité de dater les protolithes et les épisodes métamorphiques qui les affectent, l'analyse cinématique des déformations - plis, nappe, faille - et les données obtenues sur la structure profonde de la croûte continentale ont permis de reconstituer l'évolution géodynamique de la chaîne varisque dont l'histoire était déjà bien connue par les études plus classiques : stratigraphie et tectonique. Dans cette histoire bien des points restent obscurs et certaines questions n'auront peut-être jamais de réponses, par essence l'orogenèse faisant disparaître des fragments de l'écorce terrestre.

L'histoire géologique des terrains paléozoïques formant le Morvan cristallin s'inscrit dans l'évolution géodynamique de la chaîne hercynienne (orogenèse varisque) de l'Europe occidentale qui résulte de la collision entre, au Nord, le continent Nord-Européen et au Sud celui de Gondwana. Quatre grandes périodes ont été distinguées dans l'édification de la chaîne [REF], [REF].

Les terrains constituant le Morvan actuel ont été formés pour l'essentiel au Carbonifère (volcano-sédimentaires et granites) entre 360 Ma et 280 Ma tandis que les gneiss d'extension plus réduite sont les témoins d'une histoire plus longue et plus complexe qui s'est déroulée depuis le Cambrien (550 Ma) jusqu'au Dévonien moyen (380 Ma). Les terrains volcano-sédimentaires à l'origine des gneiss, se sont déposés dans l'océan séparant ces deux aires continentales et ont été enfouis, déformés et entraînés dans une tectonique de nappes dont les chevauchements varient de 50 à 150 km.

Période pré-varisque de 550 à 450 Ma : la distension du Cambrien à l'Ordovicien.

Sous l'effet d'une distension généralisée, le continent Nord-Européen (NE) est séparé du continent de Gondwana (G) par une vaste aire marine [REF] au milieu de laquelle émerge un micro-continent caractérisé par la présence grès armoricains de l'Arenig et qui comprend le bloc cadomien (C) et ses prolongements crustaux dans la future zone saxo-thuringienne et le bloc barrandien d'Allemagne.

Prevarisque

 

Période éo-varisque 450 à 400 Ma. Convergence des plaques, subduction et enfouissement de l'Ordovicien supérieur au Silurien.

Eovarisque

 

Période médio-varisque de 400 à 380-350 Ma, collision continentale du Dévonien inférieur au Dévonien moyen.

  1. une nappe supérieure caractérisée par la présence du complexe leptyno-amphibolique, l'abondance des reliques d'éclogites et de granulites vers la base de la nappe, surmontée par une épaisse série de paragneiss et d'anatectites; la déformation est figée par le métamorphisme mésozonal.
  2. une nappe inférieure contenant des métagrauwackes et des métapélites (gneiss mésozonaux) et des intrusions de granites alumineux mis en place entre 540 et 430 Ma et donc transformés en orthogneiss. La position tectonique de cette nappe est encore mal connue, mais elle pourrait chevaucher des séries moins métamorphiques restées en place (séries autochtones) et qui seraient d'âge briovérien à cambrien.

Mediovarisque

Dans le Massif Central, de la Marche aux Monts du Lyonnais en passant par le Haut Allier, les divers fragments de ces deux nappes sont déversés vers le Sud, y compris les nappes de la Sioule dont le prolongement nord-est pourrait être les gneiss à reliques d'éclogites de Montjeu [REF]. Une intense érosion détruit la chaîne montagneuse au cours de sa surrection enlevant une épaisseur de gneiss estimée à près de 20 km [REF].

Période néo-varisque de 380 à 300 Ma, du Dévonien supérieur au Carbonifère supérieur.

Dans les Vosges et dans le Morvan le volcanisme calco-alcalin [REF], [REF] actif au Dévonien supérieur et durant tout le Carbonifère inférieur [REF] est à mettre en relation avec le fonctionnement d'un plan de subduction dont la position reste encore imprécise, probablement situé en bordure sud de la zone rhéno-hercynienne (au niveau de la zone phylliteuse) [REF].

Plus au Sud, le front orogénique progresse vers le Sud poursuivant l'empilement des nappes métamorphiques jusqu'au Viséen inférieur dans le Rouergue et jusqu'au Namurien-Westphalien dans les nappes du Paléozoïque de la Montagne Noire.

Dans le domaine situé entre la Brévenne et le Morvan (Forez, Montagne Bourbonnaise), le Viséen inférieur/moyen est bien représenté par des calcaires interstratifiés dans des conglomérats.

Neovarisque

Dans le Morvan les dépôts du Dévonien supérieur (et peut-être moyen) sont considérés comme transgressifs sur les gneiss du socle cristallophyllien, bien que jusqu'à présent, ce type de contact n'a pu être directement observé.

L'histoire géologique de cette région est détaillée dans les divers chapitres du site : Résumé

Etat de la chaîne hercynienne à la fin de l'orogenèse varisque.

Note: dans ces 2 blocs diagrammes les granites carbonifères et les bassins permo-carbonifères ne sont pas reportés.

Neovarisque 2

Dans la zone arverno-vosgienne (Z. A-V.) le front orogénique a progressé vers le Sud, soulignant ses étapes par trois limites de nappes mises en place au Dévonien (j D: Brévenne)), puis au Viséen (j V: Rouergue) et enfin au Namuro-Westphalien (j NW: Montagne Noire).

La zone saxo-thuringienne (Z. S-T.) comprend du Nord au Sud : la zone cristalline médio-germanique, deux unités structurales de terrains ordoviciens à carbonifères (o.c.) encadrant une unité plus métamorphique leptyno-amphibolique (L.A.) dont les racines seraient en zone moldanubienne (Z.M.).

Dans la partie sud de la zone rhéno-hercynienne (Z. R-H.) , la zone phylliteuse (Z.P.) faite de roches métamorphiques à reliques d'assemblages de minéraux de haute pression est considérée comme la trace du plan de subduction ayant fonctionné entre 380 et 350 Ma et la cicatrice de l'océan Rhéique [REF], [REF].


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