HISTOIRE GEOLOGIQUE DU MORVAN |
Les bassins d'Autun (Saône-et-Loire) et de Blismes-Montreuillon (Nièvre).
Cf. les cartes géologiques à 1/80 000 d'Avallon, Château-Chinon et d'Autun et à 1/50 000 d'Avallon, Quarré-les-Tombes, Sémur-en-Auxois, Corbigny, Autun, Château-Chinon, Lucenay-l'Evêque et Epinac-lesMines ainsi que les notices des cartes d'Avallon, Quarré-les-Tombes, Sémur-en-Auxois, Corbigny, Château-Chinon, Autun et Lucenay-l'Evêque.
Westphalien/Stéphanien A
Durant cette période les reliefs formés par
la phase orogénique sudète II sont soumis à l'érosion, d'où
l'absence de dépôts sédimentaires. La fracturation tardi-hercynienne
qui va jouer durant la fin du Carbonifère et au début du
Permien emprunte les zones de faiblesse du socle gneissique,
favorisant la mise en place des filons de microgranites ,
,
et de granophyres
à 2 micas suivant une direction subméridienne.
Le leucogranite de Chavence se serait mis en place à cette
époque. Il est comparable par ses altérations et sa
minéralisation associée, aux coupoles granitiques de Montebras
et d'Echassière (Allier) [REF], [REF].
Caractères
pétrographiques et géochimiques des microgranites à deux micas
Bassin d'Epinac-les-Mines (gg) [REF], [REF], [REF]
Au Stéphanien moyen (B) un bassin se forme à l'intersection de deux décrochements liés à la phase de compression subméridienne. Celui orienté E-W, dit d'Autun, se calque sur une ancienne structure du socle gneissique.Dans ce bassin très subsident se maintient un lac de faible profondeur comblé progressivement par les alluvions gréseuses et conglomératiques des rivières qui drainent les alentours au relief modéré. Les débris organiques provenant de la végétation marécageuse s'intercalent en couches charbonneuses dans les sédiments détritiques. En bordure du lac s'épanchent quelques coulées de basalte (gg). La direction de compression tourne progressivement au NW-SE puis E-W. Sous cette contrainte les assises houillères du Stéphanien C sont plissées, comme le sont celles contemporaines du bassin de Sincey-les-Rouvray [REF].
Bassin de Blismes (gg) [REF]
Ce bassin est interprété comme une ancienne
caldeira dont le remplissage volcano-sédimentaire s'étend du
Stéphanien moyen au Saxonien. Les matériaux stéphaniens sont
essentiellement de nature volcanique : rhyolites, ignimbrites, tufs et brèches associées,
ainsi qu'un important cortège de filons, sills et stocks de
microgranite et granophyre. Ces volcanites dominent largement
dans la partie sud du bassin, la plus profonde (estimée à 400 m),
tandis que dans la partie nord moins profonde (250 m), ces mêmes
volcanites sont intercalées dans des sédiments : tufs remaniés,
siltites et niveaux charbonneux. Les restes de flore identifiés
dans la moitié supérieure du remplissage sédimentaire de la
partie nord, datent du Stéphanien B et C. Comme le bassin d'Epinac,
celui de Blismes s'est formé sous le régime de compression dont
la direction a tourné du NNE-SSW au NW-SE entre le Stéphanien A
et C.
Bassin de Sincey-lès-Rouvray
Dans le Nord du Morvan, le bassin stéphanien
de Sincey-lès-Rouvray est un synclinal étroit, de structure
complexe, pincé dans le domaine gneissique. Etiré sur près de
25 km et large tout au plus de 700 m, il contient des
conglomérats , des arkoses et des
couches de charbon ayant fait l'objet d'exploitation. Un
volcanisme rhyolitique s'intercale dans la série sédimentaire
.
Bassin d'Autun (gg) [REF], [REF], [REF], [REF]
A l'Autunien (295-275 Ma) s'installe un régime de distension N-S qui fait jouer en faille normale le décrochement d'Autun et provoque l'agrandissement du bassin initié au Stéphanien B. Le lac d'eau douce toujours alimenté par les rivières qui drainent les alentours, se comble progressivement au fur et à mesure de son enfoncement entretenu par l'activité de la faille d'Autun. La subsidence est plus importante au voisinage de la faille d'Autun où s'accumulent les sédiments détritiques grossiers (grès et conglomérats) apportés par les rivières. Ces sédiments littoraux dans lesquels s'intercalent quelques couches de charbon, passent vers le centre du bassin - décalé vers la faille bordière sud - à une sédimentation argilo-carbonatée chargée de matière organique : les schistes bitumineux riches en écailles de poissons.
Des cendres volcaniques apportées par les vents forment des intercalations de teintes claires : les gores. Le comblement du lac se termine à l'Autunien supérieur par des couches argilo-calcaires contenant un mince mais remarquable lit de boghead, un charbon d'origine algaire. A la fin de l'Autunien 1400 m de sédiments se seront déposés dans la partie la plus profonde du bassin. Contrairement à d'autres bassins houillers du Massif central le Saxonien est ici absent [REF].
Bassin de Blismes (gg) [REF]
L'Autunien qui succède sans discontinuité
sédimentaire au Stéphanien dans la partie nord du bassin, est
représenté par un ensemble de siltites, grès, conglomérats et
niveaux charbonneux. Des rhyolites et des tufs
rhyolitiques témoignent de la permanence du volcanisme.
Bassin de Blismes-Montreuillon (gg) [REF]
Entre 275 Ma et 260 Ma la nappe ignimbritique
de Montreuillon s'étend
largement dans la partie ouest du bassin, débordant sur le
domaine du granite de Lormes.
Les venues filoniennes de microgranite et de granophyre déjà peu abondantes dans l'Autunien sont absentes dans cet épisode volcanique.
Les filons de lamprophyres intrusifs dans les ignimbrites de Montreuillon [REF] sont la dernière activité magmatique du Paléozoïque du Morvan.
Caractères
pétrographiques et géochimiques du volcanisme stéphano-permien