HISTOIRE GEOLOGIQUE DU MORVAN

Tournaisien à Viséen moyen

LES INTRUSIONS DE GRANITES SUBALCALINS ET ALUMINO-POTASSIQUES


Cf. les cartes géologiques à 1/80 000 d'Avallon, Château-Chinon, Charolles et Autun; 1/50 000 d'Avallon, Quarré-les-Tombes, Sémur-en-Auxois, Corbigny, Autun, Dompierre-sur-Besbre, Bourbon-Lancy, Fours et Lucenay-l'Evêque ainsi que les notices des cartes d'Avallon, Quarré-les-Tombes, Sémur-en-Auxois, Corbigny, Autun, Le Creusot, Dompierre-sur-Besbre, Bourbon-Lancy, Fours et Lucenay-l'Evêque.


L’activité volcanique qui a débuté au Dévonien supérieur avec le fonctionnement de la zone du subduction et qui se poursuit sans discontinuer jusqu’au Viséen moyen, est accompagnée en profondeur par la montée de magmas granitiques. Dans un premier temps, au Tournaisien supérieur, des intrusions de granites subalcalins (monzonitiques) s’installent dans les séries métamorphiques anté-dévoniennes et dans les séries volcano-sédimentaires du faisceau du Morvan.

 Les rares données géochronologiques suggèrent une seconde génération de granites alumino-potassiques mise en place durant le Viséen supérieur, contemporaine en quelque sorte du volcanisme aérien rhyodacitique (Tufs Anthracifères).

 Les plutons correspondant à ces deux phases magmatiques se répartissent dans le batholite de Luzy et dans celui des Settons ([REF], [REF]), ainsi que dans la partie nord du faisceau du Morvan avec les granitoïdes de Gien-sur-Cure.

Dans le batholite des Settons, les granites subalcalins [REF] constituent un axe comprenant les granites des Settons-Saulieu , de Planchez et de Dommartin-Sermages [REF]..

La datation radiométrique de 328+/-4 Ma obtenue sur les biotites du granite des Settons [REF] donne un âge Tournaisien supérieur soit 340+/- 4 Ma [REF], recalculé avec la nouvelle constante de désintégration l = 1,42 10-11 an-1 du 87Rubidium.

Le granite de Lormes , , localement à tendance alumino-potassique a fourni des âges apparents sur biotite de 312+/-8 Ma et 321+/-7 Ma par la méthode Rb-Sr [REF], âge qui pour le plus ancien recalculé avec la nouvelle constante de désintégration l = 1,42 10-11 an-1 du 87Rubidium, donne 332+/-7 Ma donc Viséen supérieur.

Les granites subalcalins [REF] du batholite de Luzy occupent un axe comprenant la granodiorite de Saint-Didier-sur-Arroux, le granite de Grury-Issy subdivisé en granite de Luzy-La Rochemillay-Saint-André [REF]. Le granite de Grury est daté 348+/-6 Ma par la méthode U-Pb sur zircon [REF] donc Tournaisien supérieur.

Une disposition semblable s'étend dans le horst de Saint-Léon où la granodiorite de Chatelperron forme un petit massif entre les deux granites de Coulon et du Sorbier [REF].

Le granite de Saint-Léger-sous-Beuvray à biotite, muscovite, cordiérite et le granite d’Uchon se seraient mis en place également au Viséen supérieur.

Les observations de terrains [REF] ont mis en évidence l'existence d’une intrusion de granitoïdes recoupant et métamorphisant les formations volcano-sédimentaires du Tournaisien et du Viséen inférieur. Les granitoïdes de type Gien-sur-Cure s’étendent depuis les environs de Château-Chinon jusqu'au delà de Lucenay-l'Evêque. Ils présentent des contours irréguliers avec l’encaissant volcano-sédimentaire, isolant des panneaux de tailles hectométriques à pluri-kilométriques. Dans les trois zones distinguées [REF], faciès grisâtre à l’ouest , rougeâtre à l’est et mélange des deux au centre, les textures granophyriques témoignent d'une mise en place à faible profondeur et d’une possible filiation avec les roches effusives du Viséen inférieur [REF], [REF].

Les deux datations radiométriques par la méthode Rb-Sr, l'une sur les biotites de la roche de la carrière de Gien-sur-Cure [REF], l'autre sur celles de la roche de la carrière proche de Château-Chinon [REF], ont fourni les mêmes âges apparents, respectivement de 334+/-7 Ma et 332+/-8 Ma qui recalculés avec la nouvelle constante de désintégration l = 1,42 10-11 an-1 du 87Rubidium [REF], datent l'intrusion du Tournaisien supérieur : 345+/-7 Ma et 343+/-8 Ma. Plus à l’ouest, le microgranite de Picampoix présentant le même âge de 345+/-10 Ma [REF], serait une expression encore plus superficielle de l’intrusion de type Gien-sur-Cure.

Caractères pétrographiques et géochimiques des granites subalcalins et alumino-potassiques du Morvan Granites du Morvan


Granites sub-alcalins

A cette époque des grandes masses de granites se mettent en place préférentiellement entre le socle gneissique et la couverture volcano-sédimentaire du Dévonien supérieur et Carbonifère inférieur. Issus de la fusion de la base de la croûte continentale, ces magmas de granites sub-alcalins (gg) seraient montés à la faveur des zones de faiblesse de l'écorce terrestre que sont les grands cisaillements et plans de chevauchements formés lors de la période médio-varisque [REF].

Les intrusions de granitoïdes (gg) probablement installées à faible profondeur dans la série volcano-sédimentaire sont riches en textures granophyriques.

Des microgranites (gg) accompagnent et coiffent le toit de ces massifs granitiques . Ces microgranites ont des textures porphyriques, sauf à leurs bordures où ils présentent des faciès finement grenus, rubanés à l'aspect de rhyolite .

La fin de la mise en place de ces granites est marquée par l'intrusion de filons de lamprophyre de type minette . Mais ces filons ne semblent pas clore le cycle magmatique du Tournaisien - Viséen inférieur car ils se retrouvent enclavés dans l'intrusion du microgranite de Picampoix sensiblement de même âge que les granites.

Caractères pétrographiques et géochimiques des lamprophyres du Morvan Lamprophyres du Morvan


Tournaisien-Viséen inférieur ACCUEILACCUEIL Phase Intraviséenne